Le XV de France a renversé l’Irlande au terme d’un match plein de promesses et de maîtrise. Les Bleus terminent premiers, à égalité avec l’Angleterre mais doivent abandonner le titre au goal average. Rageant. Mais l’essentiel n’est pas là. Pour le premier Six Nations sous l’ère Galthier, c’est une équipe dorée, 24 ans de moyenne, qui est sortie des cendres après une décennie marquée par des défaites à répétition.

Crédit – France Rugby – Célébration de l’Equipe de France après sa victoire contre l’Irlande
Une deuxième place pour une génération dorée
Pour dire vrai, nous n’attendions pas grand-chose d’un XV de France en reconstruction, pour ce premier Six Nations d’après coupe du monde. Nous nous sommes trompés. L’Angleterre, grande favorite, s’est piquée lors du match d’ouverture. Une vague de jeunesse fougueuse s’est déchaînée sur les vice-champions du monde. 17 – 0 à la mi-temps – Rose fanée, anglais fanny. Ils s’en sortiront toutefois avec le bonus défensif. Rageant lorsque l’on connaît l’issue du tournoi. 35 – 22 face à l’Italie, au terme d’un match poussif, surement lié à la difficulté de digérer le Crunch. La 3ème journée du Six Nations revêtait quant à elle une importance capitale pour la France. Un match dans l’antre galloise, du Principality Stadium, réputé pour la ferveur magique du peuple gallois qui, tel un 16ème homme, transcende le XV du Poireau. Un goût de revanche terrible après cette défaite injuste en quart de finale de la coupe du monde. Une fois encore l’osmose et la magie se répètent. Lors de la seconde période les gallois se rebiffent. Une dernière percée phénoménale de Tompkins fait frissonner tous les Français. Alors que par le passé la France aurait craqué, elle a, comme face aux anglais, tenu. Initialement prévu le 14 mars, le match contre l’Irlande s’est déroulé dans un huis clos d’anthologie. En cas de victoire, avec plus de trois points d’avance, l’Irlande pouvait remporter le tournoi. La France devait quant à elle gagner par plus de 31 points d’écart. La possibilité de victoire dans le tournoi a quelque peu débridé le match. La France a fait preuve d’une grande maîtrise pour contrecarrer les plans irlandais. Seul point noir, la défaite en Ecosse 28 – 17. Un match sans. Mais qui a poli les jeunes pépites françaises et uni l’équipe.
Un groupe France jeune et talentueux
La France semble enfin tenir sa jeune et étincelante ossature, puisque pour la première fois depuis 1995, elle a fait jouer les 12 mêmes titulaires sur 6 matchs d’affilée et ce en 273 jours. La charnière Dupont- Ntamack s’est définitivement installée pendant le tournoi. Une complicité, sur le terrain comme dans la vie, qui leur permet de se trouver sans se regarder. A respectivement 23 et 21 ans ces deux-là n’ont pas fini d’écœurer les défenses adverses. Du côté des trois quarts, à 28ans, Vakatawa reste la figure de proue de l’équipe. Tant par sa constance, sa défense et ses attaques que par ses offloads dévastateurs. Son association avec l’inexpérimenté Vincent (21 ans), ancien capitaine des -20, double champions du monde, a bien marché. Ce dernier mettant souvent Vakatawa sur orbite. Fickou (26), capitaine de la défense dans les lignes arrière, a apporté de la sérénité dans les moments chauds et permis aux bleus d’associer attaques de feu et défense de fer. A noter les débuts du jeune ailier de poche rochelais, Arthur Retière (23), qui risque de bientôt crever l’écran et d’enrhumer les défenses adverses.

Crédit – ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP – Gaël Fickou avait des jambes de feu contre les irlandais
Devant, l’équipe de France possède un pack super puissant, aucune mêlée concédée sur son propre engagement. La première ligne semble avoir trouvé ses hommes forts Haouas (26), Marchand (25), Baille (27), ils ont tous l’avantage d’être relativement jeunes et de pouvoir prétendre jouer la Coupe du Monde 2023 en France. Leurs remplaçants n’ont cessé de faire mal aux défenseurs adverses et ont toujours apporté un second souffle à l’équipe lors du money time : Gros (21), Bamba (22), Chat (24) qui sont encore plus jeunes. Mais c’est peut-être en troisième ligne que la génération dorée est la plus impressionnante. Cros (26) et Ollivon (27) font déjà office de papis, si ce n’est de résistants en troisième ligne. Le casse-tête doit être terrible pour le sélectionneur Galthier vu le nombre pléthorique de talents à ce poste. Aldritt (23), Cretin (23), Woki (21), Tolofua (23), Joseph (20), Macalou (25), Fischer (22)… méritent tous de venir garnir l’effectif tricolore et ainsi vernir les supporters et concasser les adversaires.
Même si certaines individualités, comme la charnière Dupont, Ntamack ou encore Vakatawa, sortent du lot, c’est tout de même une Equipe jeune et ambitieuse qui a vaincu coup sur coup les Anglais, les Gallois et les Irlandais. C’est avec l’impression d’un XV de France retrouvé que l’on quitte le Six Nations. Place à la tournée de Novembre avec un Turn Over qui fait suite à un consensus trouvé entre la Ligue Nationale de Rugby et les clubs avec la Fédération Française de Rugby. Tous les joueurs ayant joué trois matchs devront rentrer dans leurs clubs respectifs. Le plus beau reste à venir et cela passera, pourquoi pas par une victoire lors du prochain tournoi des 6 Nations.