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La draft NBA est toujours un moment crucial pour chaque franchise. C’est une occasion en or pour renforcer un effectif qui tourne au ralenti et recruter la star de demain. Chaque choix est scrupuleusement réalisé en fonction du potentiel des jeunes talents et des besoins de chaque équipe. Des choix qui, à l’avenir, porteront leurs fruits ou pourraient réveiller de vieux démons. Comme en ce jour de juin 1984, où les Portland Trail Blazers, laissaient filer le grand Michael Jordan au profit de Sam Bowie, pivot à la carrière modeste.

Petit récapitulatif sur la draft : cet évènement se déroule habituellement au mois de juin. Une draft est constituée de deux tours de 30 choix. Chaque équipe, l’une après l’autre a la possibilité de recruter un jeune joueur s’étant présenté pour cet évènement. Les équipes ayant eu le plus mauvais bilan durant la saison régulière ont davantage de chances d’avoir un choix haut placé dans la draft, lors de la loterie. Ce système permet d’équilibrer les qualités intrinsèques des effectifs, si tenté que le choix réalisé porte ses fruits.

Cette année, la draft fait la part belle aux meneurs de jeu. Bien qu’elle semble moins fournie en potentiel que celle de l’année dernière, côté Français, le talent est là ! Nos Frenchies ont de réels espoirs de faire partie des heureux élus. Ainsi, malgré les 205 jeunes basketteurs inscrits, en plus des joueurs ayant finis leur cursus universitaire qui sont automatiquement éligibles, 5 Français pourraient entendre leur nom prononcé par Adam Silver (commissaire de la NBA) parmi les 60 premiers. Ils réaliseraient alors le rêve de chaque jeune basketteur en faisant leur entrée dans la grande ligue.

Côté français, c’est Killian Hayes qui est attendu le plus haut par les différents bookmakers. Ce joueur franco-américain, formé à Cholet, fait partie du top 10 de nombreuses projections. Certains le voient même au-delà d’une potentielle 8e place, record pour un joueur français, détenu par Frank Ntilikina, drafté en 2017 par les Knicks de New-York. En début de saison dernière, après deux années passées en professionnel avec son club formateur, il décide de rejoindre Ulm, dans le Championnat allemand. Il y est régulièrement titulaire au poste de meneur de jeu. Il est un joueur aux qualités physiques naturelles  (1m96 pour 98kg), avec un dribble main gauche très intéressant, tout comme ses qualités de shooteur qui se sont nettement améliorées cette saison (39% à 3 points cette année contre 19% l’an dernier). Sa précocité, avec 3 saisons chez les professionnels à seulement 18 ans, parle pour lui. Il est un joueur dont la cote ne cesse de croître, jusqu’à le voir top 3 et même premier dans certaines projections ! Il est un diamant à polir, qui fait déjà saliver bon nombre de franchises.

Source: Harry Langer

Killian Hayes

Vient ensuite Théo Maledon, dont le nom apparaît souvent en fin de top 20. Meneur de jeu lui aussi, il évolue actuellement du côté de Villeurbanne avec l’ASVEL, club de notre Tony Parker national. Initialement annoncé dans le top 10, quelques pépins physiques (notamment à l’épaule) l’ont fait reculer de plusieurs places dans la hiérarchie. Cependant, ses qualités athlétiques, son shoot précis (plus de 40% à trois points) et sa maturité rare pour son âge (18 ans) font de lui un profil intéressant pour les recruteurs outre-Atlantique. Le voir atterrir chez les Spurs de San Antonio ferait instantanément remonter les souvenirs de la draft 2001, année de l’arrivée de TP au Texas…

Trois autres joueurs semblent également promis à un avenir en NBA. Néanmoins, pour l’un d’entre eux, cette draft n’est qu’un moyen pour tester sa cote auprès des scouts américains. En effet, Joel Ayayi, membre de l’équipe universitaire des Bulldogs de Gonzaga, pourtant présent en début de second tour dans de nombreuses projections, pourrait ne pas rejoindre directement l’échelon supérieur du basket américain. Sa priorité reste de retourner dans son université, dans l’Etat de Washington, pour y parfaire son basket et être fin prêt à affronter une adversité encore trop forte pour lui. Sa candidature devra alors être retirée, au moins une semaine avant la draft. Killian Tillie, son coéquipier chez les Bulldogs, fraîchement élu athlète de l’année au sein de l’université de Gonzaga, n’est pas du même avis. A 22 ans, il vient de finir son cursus universitaire et après avoir renoncé à la draft 2019, en raison d’une blessure à la cheville, cette année semble être la sienne. Bien qu’il n’ait pas encore annoncé officiellement son vœu de rejoindre la NBA, les avances de certaines franchises à son égard pourrait l’inciter à prendre part à cette draft. C’est en tout cas ce vers quoi tend le fils de Laurent Tillie (coach de l’Equipe de France de volley).

Source: Review journal

Joël Ayayi (à gauche) et Killian Tillie (à droite), tous deux membres de l’équipe des Bulldogs de Gonzaga

Reste encore Yves Pons. Ce jeune ailier-fort natif d’Haïti est réputé pour ses qualités défensives (2,4 contres par match cette année et une envergure de 2m13) et ses quelques highlights de folie. Il fait pour le moment le bonheur des Volunteers du Tennessee. Malheureusement pour lui, son bagage offensif assez limité pourrait lui coûter une place à la draft. Son nom pourrait néanmoins être prononcé en fin de second tour, à condition de réaliser de très bons workouts (entraînements pré-draft en présence des recruteurs NBA) et d’impressionner les patrons des différentes franchises.

Mouhamed Thiam quant à lui, est un jeune joueur de Nanterre (18 ans). Il a également pris la décision de se présenter à la draft 2020. Le but de cette démarche sera avant tout de se faire connaître auprès des recruteurs NBA. Pour le moment, Thiam n’a quasiment aucune chance de rejoindre la grande ligue. Il n’a encore rien prouvé au plus haut niveau (0,8 point de moyenne en 6 minutes en Pro A). Il faudra donc suivre ses performances l’an prochain, pour savoir s’il pourra alors traverser l’Atlantique et rejoindre le gratin du basket mondial.

Actuellement, la draft qui devait initialement se dérouler le 25 juin prochain au Barclays Center de Brooklyn, est suspendue. Aucune date de report n’a encore été fixée. Il en va de même pour la loterie, censée répartir les différents choix entre les franchises. Le monde de la balle orange reste à l’arrêt, en l’attente d’une amélioration de la situation actuelle. Alors qu’en football américain, la draft s’est déroulée à distance, les différents représentants du basket américain se refusent à cette hypothèse. Une volonté de perpétuer cette tradition demeure. Un léger contre-temps pour nos basketteurs français qui espèrent à l’avenir, marcher dans les pas de leurs illustres aînés.

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