C’est au tour d’Erwann Auclin d’être présenté. Ce jeune escrimeur de 24 ans pourrait bien faire partie de la relève du fleuret français, et ainsi marcher dans les pas de ses illustres prédécesseurs. De ses débuts dans l’escrime, à ses différentes médailles mondiales, découvrez son parcours à travers cet article.
Un escrimeur dans l’âme
A l’international, le fleuret français fait figure de véritable modèle. Derrière les têtes d’affiche que sont Enzo Lefort, champion du monde en titre ou encore Erwann Le Péchoux, quadruple champion du monde, de jeunes fleurettistes continuent d’émerger pour tenter de perpétuer cette excellence à la française. Parmi eux, le nom d’Erwann Auclin revient avec insistance.
Du haut de ses 24 ans, l’Aixois est un escrimeur talentueux, qui n’a pas encore démontré l’entièreté de son potentiel. C’est en Haute-Marne, à Saint-Dizier, que l’aventure commencera pour lui. Alors qu’il est encore en école primaire, Erwann fait la découverte de l’escrime. Une première approche qui se révélera directement concluante : le plaisir est au rendez-vous et on peut déjà apercevoir certaines qualités très intéressantes pour un néophyte. Par conséquent, l’escrime prendra vite le pas sur les autres sports pratiqués auparavant par Erwann : exit le tennis, l’athlétisme, ou encore l’équitation, pour laisser place à la lame du fleuret.
« J’ai essayé l’escrime, et j’ai tout de suite accroché. J’adorais le fait de pouvoir combattre d’autres personnes. En plus, j’avais des qualités plutôt optimales pour ce sport. Du coup, j’ai décidé de continuer dans cette voie. »
Un environnement propice au succès
A 15 ans, Erwann Auclin réalise ses premières belles performances au niveau français. C’est donc tout naturellement qu’il tape dans l’œil des entraineurs nationaux et est invité à rejoindre le CREPS de Wattignies, près de Lille, en compagnie des meilleurs escrimeurs de sa génération. Pour vivre de sa passion, Erwann n’hésite pas une seule seconde et décide de quitter le beau soleil de Marseille pour rallier le Nord de la France.
Cette décision portera vite ses fruits avec des résultats très encourageants lors de ses années chez les cadets. Aux Championnats d’Europe, après une médaille d’argent obtenue en individuel, Erwann décrochera le graal par équipe. Le passage dans la catégorie supérieure est aussi une réussite, avec une médaille de bronze par équipe, aux Championnats du monde juniors. Chez les seniors, Erwann parvient à se hisser à six reprises dans le top 16 mondial. Son année 2018 est marquée par une première médaille chez les grands. Après une très belle compétition réalisée en individuel, lors d’une épreuve de Coupe du monde, les entraineurs de l’Equipe de France décident de laisser une opportunité au jeune fleurettiste aixois. Du haut de ses 22 ans, Erwann saisira sa chance, en allant décrocher une médaille de bronze en Coupe du Monde, avec ses collègues fleurettistes.
Aux côtés de Nicolas Wagner en club et de Aymeric Clos, Jean-Yves Robin, Lionel Plumenail et Herbert Véron, à l’INSEP, Erwann est accompagné quotidiennement dans sa progression par des maîtres d’armes expérimentés et reconnus internationalement. Ces derniers constituent de véritables appuis, à l’expérience précieuse dont Erwann ne manque pas de se nourrir. Également, au contact de ses coéquipiers en Equipe de France, l’Aixois continue d’apprendre, en espérant un jour pouvoir connaître le même succès. Erwann Le Péchoux, fleurettiste français le plus titré de l’Histoire et ses 38 printemps constitue une source inépuisable de bons conseils et un modèle de longévité qu’Erwann ne peut qu’admirer.
« Erwann Le Pechoux, c’est notre doyen en Equipe de France, il va sur ses 39 ans. C’est admirable ce qu’il fait, c’est une vraie exception, même au niveau mondial. »
Quel avenir pour Erwann Auclin ?
Désormais, Erwann devra assurer sa place dans un collectif France bien fourni afin de pouvoir prétendre participer aux grandes joutes internationales. Pour ce faire, il devra se frayer un chemin pour pérenniser sa position dans le top 4 des meilleurs fleurettistes français. Cela reste la condition sine qua non s’il veut faire de son rêve olympique, une réalité.
« Mon plus grand rêve, ce serait de remporter le graal, l’or olympique. Mais il reste encore du chemin à parcourir. Tout d’abord, il faudra que je me fasse ma place au sein de l’Equipe de France. »
Cette année, après une première partie de saison en demi-teinte, Erwann Auclin avait finalement su redresser la barre. Malheureusement pour lui, l’arrêt des compétitions a mis un coup d’arrêt à cette bonne dynamique. Mais Erwan n’a qu’une seule envie : retourner le plus vite possible sur la piste et combattre de nouveau, pour continuer de s’élever dans la hiérarchie nationale et mondiale.
Néanmoins, à l’heure actuelle, la situation ne semble toujours pas s’éclaircir. Comme pour les autres sports de combat, le retour à la compétition n’est pas encore d’actualité en escrime. Des décisions devraient cependant être prises dans le courant du mois de septembre, avec l’annonce de premiers tournois. Malgré cela, les escrimeurs français ont repris le chemin de l’entrainement, en juillet. Après un mois de vacances, en août, ils reviendront en septembre, avec la ferme volonté de rattraper le temps perdu.