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A travers cet article, découvrez le parcours de Faustine Noël, badiste rennaise aguerrie. Lors des prochains Jeux Paralympiques, elle représentera une chance de médaille majeure pour le clan tricolore, au regard de ses performances passées, qui l’ont vue s’affirmer sur la scène internationale jusqu’à devenir une joueuse de premier plan.

Source: Badminton Europe

Une pionnière du parabadminton en France

Depuis 2015, Faustine Noël est une des têtes d’affiche du parabadminton en France, un sport qu’elle a vu se développer au fil des années, jusqu’à devenir sport paralympique pour Tokyo 2021. Atteinte d’une légère paraplégie spastique à la jambe droite, c’est à partir de ses 10 ans, que la jeune Faustine tape dans ses premiers volants. Dans le sillage de ses parents, grands amateurs de badminton, elle y prendra progressivement goût. Pourtant, pendant de longues années, sa pratique restera assez marginale, le développement du parabadminton n’étant encore qu’à ses premiers balbutiements. De petites compétitions par ci par là, sans pour autant faire de plans sur la comète suffisent au plaisir de Faustine.

Néanmoins, au fur et à mesure que passent les années et sous l’impulsion d’une réelle demande, le parabadminton se développe de manière importante en France, offrant toujours plus d’opportunités à ses pratiquants. C’est ainsi qu’en 2015, lors d’une compétition départementale, Faustine est repérée comme potentielle future adhérente à ce projet naissant. Après avoir réalisé les démarches nécessaires et au vu de son niveau, Faustine est déjà en mesure de participer aux grandes compétitions internationales et encore mieux, d’y performer. Malgré tout, lors de ses premiers matchs, elle est contrainte de se confronter aux hommes, preuve d’un essor encore récent.

« Lors de mes premiers matchs en parabadminton, ce n’était pas encore très développé. Je jouais contre des garçons, j’étais la petite nouvelle. Il y avait une vraie ambiance plaisante qui se dégageait lors des matchs. C’était des émotions fortes de découvrir le milieu du parabadminton professionnel et d’en faire fraichement partie.»

Ceci étant, quelques mois plus tard, le parabadminton devient enfin sport paralympique, renforçant ainsi les puissantes velléités de Faustine. Un réel projet est alors mis sur pied, avec en ligne de mire, une participation à l’olympiade tokyoïte.

Par la suite, les choses iront très vite pour elle et quelques temps après ses débuts, pour sa deuxième compétition, elle sera immédiatement mise sur le devant de la scène, lors des Championnats du monde. Malgré la grandeur nouvelle de l’événement, Faustine est loin d’y faire de la figuration. Elle tire même son épingle du jeu, avec un titre de vice-championne du monde pour signer de belle manière des débuts remarquables. Malgré tout, elle reste consciente du chemin parcouru et du niveau d’antan :

« A ce moment, le parabad n’était pas encore très développé, le niveau était bien moins élevé qu’actuellement. Depuis l’annonce de l’adhésion au Jeux Paralympiques, il y a eu une réelle progression, avec l’apparition de nouveaux joueurs très performants. J’ai donc du rentrer dans une démarche de haut niveau, sans quoi je n’aurais pas pu rester parmi les meilleures joueuses mondiales. »

Faustine Noël continuera sa progression au sein du Rennes Etudiants Club Badminton, en compagnie de Loris Dufay, son entraineur. Malgré une concurrence qui se fait de plus en plus rude, Faustine et son partenaire de toujours, Lucas Mazur deviennent une des paires mixtes les plus redoutables du circuit européen et mondial. En 2016 et 2018, ils remportent la mise, lors des Championnats d’Europe. Ils parviennent également à se hisser à la deuxième place mondiale, derrière les invincibles Indonésiens, invaincus depuis plusieurs années. Sur le plan individuel, la Rennaise est aussi en grande réussite. Au niveau national, les triplés (simple, double, double mixte) s’enchainent, sans discontinuité depuis 2016, sans que ses adversaires ne puissent rien y faire. Malheureusement, à deux reprises, elle verra le titre européen lui échapper en simple, malgré une campagne 2018 marquante, et une victoire mémorable, obtenue à l’arrachée, en demi-finale.

Source: Badminton Europe

Faustine Noël et Lucas Mazur

Quel avenir pour Faustine Noël ?

Cette année, les Championnats d’Europe qui devaient avoir lieu en Irlande restent en suspens. Les avis divergent : la Fédération Internationale de Badminton (BWF) désire le maintien de la compétition tandis que le pays hôte semble bel et bien opposé à l’accueillir sur ses terres. Par conséquent, il est compliqué pour Faustine de se fixer les Championnats d’Europe comme principal objectif à court terme, tant la situation est floue et loin d’avoir trouvé un dénouement. De plus, le calendrier dans son ensemble reste très vague car aucun Open n’a encore été reprogrammé. Elle tente donc de se fixer des objectifs dans son quotidien, afin de garder la flamme et ne pas baisser les bras face à un retour à la compétition qui tarde inlassablement.

Source: Badminton Europe

En étant 2e mondiale, en double mixte et 6e en double, Faustine est déjà assurée d’être dans les 90 badistes qui rallieront le Japon, l’été prochain. Avant les Jeux Paralympiques de Tokyo, il restera encore un tournoi de qualification, en Espagne, pour tenter de s’élever dans la hiérarchie mondiale. Cependant, les classements ne devraient pas connaitre de modifications importantes et la qualification est d’ores et déjà acquise pour elle. Également, chose notable, le simple ne possédant pas de qualification à part, les joueuses et joueurs qualifiés en double et en double mixte, seront présents sur le tableau, en individuel. Ainsi, la badiste rennaise devrait avoir son nom inscrit sur les trois différents tableaux, selon toute vraisemblance.

Pour ses premières olympiades, Faustine Noël a de quoi viser grand. L’événement fait rêver d’avance pour une athlète qui a déjà goûté à la consécration nationale et internationale. Une ligne manque encore à son palmarès, la plus belle et la plus symbolique peut être…

« Une médaille aux Jeux, ce serait énorme. Comme c’est les premiers, on ne sait pas comment on va réagir. Être présent, c’est déjà quelque chose d’extraordinaire, gagner une médaille, ce serait magique. »