fbpx

Deuxième article mettant en lumière des exploits réalisés par de jeunes sportifs. Aujourd’hui, place aux jeunes rugbymans français et à leurs deux sacres mondiaux consécutifs.

Une jeunesse insouciante prête à rebattre les cartes, c’est ce dont avait besoin un rugby français en plein marasme depuis quelques temps. Romain Ntamack, Demba Bamba ou encore Arthur Vincent, pour ne citer qu’eux, ont leur part de responsabilité dans le renouveau aperçu lors du dernier Tournoi des VI Nations. La prestation de Romain Ntamack, au Millenium Stadium de Cardiff, a d’ailleurs marqué les esprits et constitue le point d’orgue de ce nouveau cycle qui tente de s’instaurer au sein du XV de France.

Source: Icon Sport

Romain Ntamack lors du match face au Pays de Galles

Ce contingent de joueurs à fort potentiel, a déjà prouvé l’étendue de son talent lors des deux sacres mondiaux chez les Juniors. Retour sur ce doublé historique, consécration d’une génération de surdoués, qui ne demandent maintenant qu’à confirmer.

Un premier titre à la maison

A domicile, du côté de Béziers ou de Perpignan, les jeunes pousses tricolores ont été impériales et ont farouchement imposé leur loi. Derrière une mêlée conquérante et habilement dirigée par le demi de mêlée et capitaine, Arthur Coville, les trois quarts ont également fait preuve d’une grande dextérité balle en main, pour un retour au « french flair » d’antan. Les passes après-contact s’enchainent, la relation 10-12 entre Louis Carbonel et Romain Ntamack fait des merveilles.  Jordan Joseph, 3e ligne centre, alors âgé de 17 ans, double-surclassé, est la révélation du tournoi et est élu meilleur joueur de la compétition. Les Français auront battu les Blacks, les Springboks sud-africains et les Anglais pour un sacre qui ne souffre d’aucune contestation possible. La finale face à nos meilleurs ennemis du XV de la Rose est un remake du match perdu peu de temps avant, lors du Tournoi des VI Nations. Défaite qui avait coûté le grand chelem aux Bleus. Cette fois-ci, les Français sont au-dessus. A l’issu d’un match accroché, la victoire est là : 33-25. Un premier titre mondial bien mérité.

Source: Sylvain Thomas / AFP

Une récidive inespérée

L’an dernier, en Argentine, les Français, bien que champions du monde en titre ne constituent pas le principal épouvantail de la compétition. Défaits par l’Irlande et l’Angleterre pendant le Tournoi, le nouveau groupe semble moins fourni en termes de qualités intrinsèques. Jordan Joseph, Arthur Vincent ou encore Louis Carbonel sont encore de la partie mais les anciens joyaux ont du mal à trouver un successeur. La déconvenue subie face aux Argentins (47-26) confirme les doutes nés quelques mois auparavant. Le manque d’intensité dans les plaquages est frappant et l’équipe pleine d’envie, de rage foulant la pelouse du Stade de la Méditerranée de Béziers, n’est plus que l’ombre d’elle-même. La qualification est arrachée in-extremis, à la suite d’un concours de circonstances favorables aux tricolores. Il reste alors deux matchs aux Bleus pour réaliser un doublé impensable.

Source: Juan Gasparini / Icon Sport

Louis Carbonel lors de la défaite face à l’Argentine

En demi-finale, ce sont les Sudafs qui leur font face. Le curseur d’intensité doit être remonté de plusieurs crans pour éviter la déculottée. C’est chose faite. Dès les premières minutes du match, l’équipe de France est bien plus mordante. Dans le sillage d’une troisième ligne au four et au moulin, la défense française est hermétique. Ajouté à cela un réalisme froid dans les zones de marque, tous les éléments étaient bel et bien réunis pour assister à une grande victoire. Les jeunes Français ne tremblent pas, ils n’auront jamais été menés de la partie et l’emportent assez facilement 20-7.

Désormais, pour espérer soulever la coupe, le XV de France devra s’offrir le scalp de l’Australie. Tout au long du match, le mano a mano est haletant. Grâce à la botte de Louis Carbonel, les Bleus finissent par l’emporter sur la plus petite des marges: 24-23. Un deuxième titre historique et inattendu qui couronne encore un peu plus une génération dorée du rugby français. La France devient par la même occasion la troisième nation avec la Nouvelle-Zélande et l’Angleterre à réaliser un doublé dans cette compétition.

Source: Juan Gasparini / AFP

Quel avenir pour les jeunes joueurs français ?

Romain Ntamack est devenu indéboulonnable au poste de numéro 10 du XV de France. Ses prestations aux Tournoi des VI Nations le confortent dans ce sens. Arthur Vincent et Demba Bamba semblent également en mesure de se faire vite une place dans cet effectif. Jean-Baptiste Gros, Louis Carbonel, Cameron Woki et Kilian Geraci ont déjà été appelés par le staff de Fabien Galthié. Derrière, les autres jeunes joueurs profitent des mesures prises par la Fédération Française de Rugby favorisant les joueurs JIFF (Joueurs Issus de la Filière de Formation). Ceci étant, ils multiplient leur temps de jeu avec leurs clubs respectifs et engrangent une expérience précieuse. Le rugby français a retrouvé de l’allant grâce à son vivier de jeunes joueurs. Des jeunes joueurs qui pourraient bien être sur le devant de la scène en 2023, lors de la Coupe du monde en France.

Source: Panoramic

Cameron Woki (à gauche) et Arthur Vincent (à droite) lors du dernier Tournoi des VI Nations