Héloïse Macquaert est une véliplanchiste de 18 ans, originaire de Calais, au palmarès déjà hors norme. Il faudra suivre de très près la progression de cette jeune sportive.

Héloïse Macquaert lors des RSX Youth World Championship 2019 où elle a obtenu une médaille de bronze.
Bonjour Héloïse, peux-tu nous présenter ton sport ?
Je fais de la planche à voile, en RSX plus particulièrement, qui est le support olympique jusqu’en 2021. Pour les Jeux Olympiques 2024, le RSX sera remplacé par le foil. C’est une planche qui donne la sensation de voler, d’être en lévitation, les sensations sont complètement différentes ! On réapprend un peu la planche, finalement. Je suis contente que le foil devienne support olympique. J’ai essayé pour la première fois en 2016. C’est cool, ça va changer la vision de la planche, car c’est plus esthétique et spectaculaire que le RSX.
Pourquoi la planche à voile ?
La planche, chez nous c’est une histoire de famille ! Mon père en a toujours fait, et mon frère Pierre, qui est passé professionnel, lui a emboîté le pas. J’ai commencé à 10 ans par des stages. J’ai tout de suite accroché et j’ai rapidement pu participer à mes premières compétitions départementales, nationales puis internationales. C’est une passion ! L’été, je navigue souvent avec mon frère et mon père, on s’entraine ensemble, pour le fun. Ce qui me plaît le plus, ce sont les sensations, la vitesse. Il faut être fin, maîtriser les éléments et sa planche. Le contact avec la nature quand tu es sur l’eau est quelque chose de super. Et enfin, pratiquer ce sport à haut niveau permet de beaucoup voyager.
Pas trop dur de s’adapter aux différentes planches ?
Il y a toujours un temps d’adaptation. Le plus compliqué a été le passage de la BIC293 à la RSX parce que la voile est plus grande et la planche beaucoup plus grosse. Lorsqu’il y a plus de vent, la planche est beaucoup plus difficile à maîtriser.
Peux-tu nous présenter ton palmarès ?
En 2014, j’ai été championne de France Minime sur le support Bic293 et j’ai réitéré cet exploit en 2015. La même année, j’ai fini 3ème aux Championnats d’Europe et remporté les Championnats du Monde Minime. En 2016, je n’ai pas réalisé de grands résultats. Je suis passée en Espoir, il a fallu que je m’acclimate à une concurrence plus forte et à une nouvelle voile plus grande. L’année 2017 a été une année chargée en émotions. J’ai terminé 3ème des Championnats de France d’extrême glisse en Slalom, qui n’est pourtant pas ma discipline de prédilection. Je suis aussi devenue championne de France Espoir. Et enfin, j’ai qualifié la France aux Jeux Olympiques de la Jeunesse. Il fallait terminer dans les 3 premières des Championnats du Monde Techno Plus, ce que j’ai réussi en obtenant une médaille de bronze. C’était incroyable ! En 2018, je me suis qualifiée à la Youth World Sailing (RSX), des Championnats du Monde avec un unique représentant masculin et féminin par nation. J’ai fini 7ème mais c’était une nouvelle expérience très sympa. L’année dernière, une 3ème place aux Championnats d’Europe jeunes (RSX) m’a permis de me qualifier à nouveau pour la Youth World Sailing, où j’ai obtenu une médaille de Bronze.
Quel est ton plus beau souvenir en compétition ?
C’est sans doute ma victoire aux Championnats du Monde en 2015. Tout s’est joué lors de la dernière course, c’était incroyable. Le deuxième souvenir qui m’a le plus marquée reste ma médaille de Bronze à la Youth World Tour. Avant la dernière journée, j’étais deuxième. Mais j’ai raté la dernière manche et je pensais avoir laissé échapper le podium. C’est seulement après la course que j’ai appris que j’étais 3ème, ce fut un grand soulagement !
Peux-tu allier les cours et la compétition ?
Cette année, je ne fais pas de compétition. Je ne m’entraîne pas parce que je suis en prépa kiné. Mon concours devait se tenir le 15 mai et je comptais alors reprendre l’entrainement. Il a désormais lieu fin juin. Du coup, ce sera pour les grandes vacances. J’organiserai mon programme en fonction des compétitions maintenues. Je n’ai pas navigué de l’année, contrairement aux autres filles, donc j’espère retrouver rapidement mon niveau. Mais le plus important est de réussir mes concours pour ne pas redoubler et enchaîner une deuxième année sans compétition.
Le confinement a retardé ton retour à l’entraînement. Réussis-tu à t’adapter aux conditions actuelles ? Qu’est ce qui te manque le plus ?
La situation actuelle est compliquée. C’est assez dur, surtout pour tous ceux qui sont en première ligne. Je fais mes études à Lille mais je suis rentrée à Calais dans ma famille. Je révise tous les jours, sauf le week-end. Mais j’ai hâte de faire mon retour à la compétition. Ce qui me manque le plus c’est de ne pas pouvoir voir mes potes et de naviguer. Il fait super beau, il y a du vent, je suis un peu dégoûtée. Cependant, je n’ai pas trop l’impression d’être en confinement parce que je travaille beaucoup.
Peux-tu nous décrire le déroulement d’une journée type pendant le confinement ?
Je me lève à 8h puis je travaille jusqu’à 12h30. Je reprends vers 13h30 jusqu’à 16h. J’essaie aussi de rester en forme. En fin d’après-midi, on organise une séance de prépa physique avec mon père et mon frère.
As-tu dans un coin de la tête les Jeux Olympiques 2024, où les épreuves nautiques auront lieu du côté de Marseille ?
Les JO 2024 sont un rêve ! Mais je n’y pense pas. Je préfère me concentrer sur le présent, tout d’abord mes concours pour ensuite pouvoir reprendre la compétition.
Un grand merci à Héloïse Macquaert de s’être prêtée au jeu de l’interview. Espérons la voir très vite réaliser ses rêves et la retrouver en haut de l’affiche.