Sharone Bauer est une badiste française qui ne cesse de progresser. Elle a récemment rejoint l’équipe de France de Badminton à tout juste 19 ans. Cette jeune athlète s’impatiente de retrouver le chemin des terrains et des compétitions.
Bonjour Sharone, peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Sharone Bauer, j’ai 19 ans. Je suis une joueuse professionnelle de badminton et je m’entraîne au Pôle France de Strasbourg. Parallèlement, je suis inscrite en deuxième année de licence en STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives).
Pourquoi le badminton ?
J’ai commencé le badminton à 11 ans. Très rapidement, à 13 ans, j’ai intégré le Pôle Espoir et à 16 ans le Pôle France. Avant cela je faisais de la gymnastique. Mais un jour j’ai vu mes voisins faire du badminton et ça m’a donné envie d’essayer. Au début, je jouais seulement pour m’amuser et prendre du plaisir. Lorsque je me suis rendue compte que je pouvais aller plus loin, j’ai décidé d’arrêter la gym et je me suis focalisée sur le badminton. Ce qui me plait le plus dans ce sport, ce sont les compétitions à l’étranger et l’opportunité de jouer contre des « stars ». J’ai la chance d’affronter des filles qui sont top 30 mondiales, c’est quelque chose d’inimaginable, un truc de ouf !
Peux-tu nous présenter ton palmarès ?
En 2017, j’ai été championne de France en Mixte. Puis en 2018, championne d’Europe par équipe et médaillée de bronze aux Championnats du Monde UNSS. En 2019, j’ai participé aux Championnats de France Universitaires que j’ai remportés et j’ai obtenu une belle médaille de bronze aux Championnats d’Europe Universitaires. Je suis aussi vice-championne de France en double dame et j’ai décroché la médaille de bronze aux Championnats d’Europe senior par équipe.
Quel est ton plus beau souvenir en compétition ?
Ils sont tous importants à leur façon. Je me dis que tout le monde n’a pas la chance de vivre cela. Les Championnats d’Europe auxquels j’ai récemment participé étaient ma première sélection en équipe de France senior. Ils resteront gravés en moi ! Une première sélection pour représenter son pays, c’est un événement marquant !
Quels sportifs t’inspirent ?
Je regarde souvent Gabriela Stoeva et Lauren Smith. Ce sont des références du badminton au niveau européen qui font de la concurrence aux athlètes asiatiques. En France, j’admire beaucoup Delphine Delrue. J’aimerais atteindre leur niveau, c’est mon but.
Est-ce compliqué d’allier études et badminton ?
Au début oui, c’était difficile. Maintenant c’est mieux, j’ai un emploi du temps aménagé. Je suis la plupart de mes cours à distance et pour certains seulement je me rends à la fac. Je consacre le reste de mon temps aux entraînements.
Quel est ton état d’esprit face à la situation actuelle ?
Je suis chez mes parents en Alsace à Reichshoffen. On n’était pas préparés à une crise sanitaire de cette envergure. Tous les tournois ont été supprimés et les Championnats d’Europe reportés. J’ai eu un peu mal à m’adapter au début. Mais cette période me permet de passer plus de temps avec ma famille car le reste de l’année, je suis en internat à Strasbourg. Je ne peux plus m’entraîner comme avant mais j’ai la chance d’avoir une cour et un mur… J’arrive à rester motivée, je me fixe des objectifs. J’ai aussi un suivi des entraîneurs qui envoient des séances que j’adapte en fonction de mes objectifs personnels. Je fais trois séances d’entraînement par jour, une le matin et deux l’après-midi. Un peu de cardio, des footings et des exercices pour travailler le dynamisme et l’explosivité. Je suis suivie par une montre connectée, les données sont transmises aux entraîneurs qui suivent mon évolution.
Ce qui me manque le plus, c’est de retrouver les terrains et les compétitions. J’en peux plus d’attendre, je deviens folle, je compte les pas dans ma maison (rire). Pour fêter le déconfinement j’irai retrouver un terrain, mes amis et j’espère bientôt les tournois.
Quels sont tes objectifs après le confinement ?
Un objectif de classement tout d’abord. Je voulais rejoindre le top 50 d’ici avril ou mai, mais il n’y a pas de tournois actuellement. J’ai été sélectionnée en mixte avec William Villeger et aussi pour les Championnats d’Europe individuels qui ont été reportés. Ma meilleure performance est ma victoire contre une joueuse du top 60. Début 2019, entrer dans le top 100 était quelque chose que je pensais inatteignable. Mais après une belle première saison, j’ai atteint le 85ème rang mondial. Je me dis que j’ai les capacités d’atteindre le top 60, mais il y a encore du travail. À long terme, je vise les gros tournois, notamment asiatiques… Et si je continue de progresser, j’aimerais participer aux Jeux Olympiques 2024 !
Quels sont tes sponsors ?
En termes de matériel et de textile, je suis sponsorisée par Forza. J’ai aussi une aide de +2Bad qui m’offre des bobines de cordage. En contrepartie, je porte leur signe sur mon maillot et j’essaie de les mettre en avant sur les réseaux sociaux par exemple.
Pourquoi avoir rejoint l’association Futur Sport ?
J’avais vu des publications de l’association sur Facebook. Par ailleurs, j’ai toujours souhaité m’investir dans une association pour promouvoir le sport et les jeunes athlètes.
Un grand merci à Sharone Bauer de s’être prêtée au jeu de l’interview. Le travail et l’assiduité additionnés au talent sont les clés de la réussite. Il faudra suivre de très près cette jeune athlète au potentiel hors norme et au désir de vite progresser pour réaliser ses rêves.