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Dans l’hexagone, le 11 mai était signe d’une semi-liberté retrouvée. Le déconfinement encadré a été marqué par la réouverture des plages, une aubaine pour les véliplanchistes qui se sont empressées d’emprunter le chemin du rivage. Lucie Belbeoch depuis la Nouvelle Calédonie, Lola Sorin et Heloïse Macquaert témoignent de cette séquence inédite.

La reprise après l’attente

Deux mois ont passé depuis l’annonce du confinement. Lola et Héloise attendaient avec impatience de reprendre la mer. Le mardi 12 mai, Lola faisait son retour à l’entrainement, sur une plage encore vide de ses passants habituels. « Quand j’ai repris, c’est comme s’il n’y avait jamais eu les deux mois d’arrêt » confie la championne de France espoir de RS:X.

Source: Lola Sorin

Lola Sorin s’entraine à la Baule pour sa reprise post-confinement.

Dans l’attente de la réouverture des plages le long de la Manche, Heloïse a pu naviguer quelques jours plus tard. Médaillée de bronze aux Championnats d’Europe jeunes RS:X l’an dernier, elle se réjouit d’avoir retrouvé toutes ses sensations sur la planche alors que les conditions étaient optimales, « il faisait beau, j’avais du vent, c’était super pour le déconfinement ». Entre slalom et foil, elle varie les plaisirs pour son retour et s’adapte aux conditions. Les véliplanchistes n’ont pas perdu leurs automatismes malgré l’arrêt momentané de leur pratique. Concernant les nouvelles règles sanitaires, mis à part l’obligation d’être actif sur la plage, en mer, nos athlètes retrouvent toute leur liberté et naviguent exemptées de toute contrainte. La fédération française de voile a mis en place un plan de déconfinement et d’accompagnement des clubs pour la reprise dans le respect des distances physiques, des rassemblements et prône la pratique individuelle. En Nouvelle Calédonie, Lucie a pu reprendre l’entrainement un mois plus tôt et n’a rien perdu de son agilité, « c’est ancré, je fais de la voile depuis que j’ai 12 ans, impossible de perdre les automatismes en l’espace d’un mois ».

Le confinement, pas si terrible!

Le 16 mars dernier, à l’annonce du président Emmanuel Macron du confinement strict de la population dans l’hexagone, les plages, les vagues et la planche à voile s’éloignaient de nos sportives. Dans l’impossibilité de se rendre sur leur terrain de jeu favori, elles ont vécu le confinement à leurs manières, dans l’attente de la reprise. « Je suis restée à la Baule, ça s’est bien passé, malgré mon envie de naviguer » confie Lola.

Source: Lucie Belbeoch

Lucie Belbeoch s’entraine en Nouvelle Calédonie depuis mi-mars.

Lucie, elle, a senti le vent venir. Elle décide avec son copain, laseriste en lice pour les sélections olympiques, de prendre le large, direction la Nouvelle Calédonie où vit son frère. « C’est notre métier, on doit être prêt et continuer à s’entrainer, alors on a pris le risque, on est partis » s’explique-t-elle. Arrivée à l’aéroport de Nouméa, après 30 heures de trajet, un cas est annoncé. Elle restera alors 14 jours en quarantaine dans un hôtel réquisitionné à l’occasion pour ensuite se rendre chez son frère où elle vit quelques jours confinée avant de retrouver le large. « On a fait part de notre statut d’athlète de haut-niveau au personnel de l’hôtel, il a été super! Il nous a fait monter dans notre chambre le matériel de la salle de sport de l’établissement pour qu’on puisse continuer l’entrainement », une démarche chaleureuse saluée par la vice championne de France de planche à voile. Toutes ont continué leur préparation physique régulière, de la chambre d’hôtel à la maison familiale, grâce aux conseils à distance des entraineurs.

Compétitions reportées: un calendrier encore flou

La pandémie qui s’est progressivement installée sur le territoire français et le reste du monde a contraint les organisations à annuler ou reporter un grand nombre d’événements sportifs. La planche à voile, discipline olympique n’y a pas échappé, les compétitions sont tombées à l’eau. « J’ai l’habitude de planifier mais là c’était impossible de voir plus loin que deux jours » confie Lucie Belbeoch, remplaçante de Charline Picon sélectionnée pour les Jeux Olympiques de Tokyo, dans le sillage de Paris 2024. Lola devait concourir aux championnats d’Europe U19 en Grèce en mai, échéance attendue pour la véliplanchiste qui ne cache pas sa frustration: « Je l’attendais beaucoup, j’avais quelque chose à aller chercher mais je relativise, c’est partout pareil, tout le monde est concerné, ça nous rappelle qu’on doit faire attention à tout ». Concernant la date du report, elle reste encore floue et le passage du RS:X au foil interroge la jeune sportive qui essaie de jouer le calendrier avant les Championnats du monde de RS:X, en Espagne fin août qui dépendront entre autres de l’ouverture des frontières. La fédération française de voile a déjà annoncé travailler sur un calendrier 2020 inédit.

Source: Heloïse Macquaert

Heloïse Macquaert a retrouvé le chemin des plages de la Manche pour son retour à l’entrainement.

Une motivation à toute épreuve

Malgré les revers et les changements inattendus, les véliplanchistes interrogées n’ont pas perdu leur motivation. Lola se ravie d’avoir pu travailler plus ses cours et nous confie que ce confinement a accéléré son envie de passer au foil, qui remplacera le RS:X aux JO 2024. Heloïse, comme Lola, continue l’entrainement en attendant les stages d’été, où elles retrouveront leurs compagnons de voile. Pour Lucie, pas question de relâcher la préparation physique même s’il n’y a plus d’échéance à court terme. « Je peux passer des heures et des heures sur l’eau, je ne perds jamais ma motivation » s’explique-t-elle. En attendant, Lucie profite du cadre idyllique de la Nouvelle Calédonie avant son retour en France, envisagé mi-juin.

Première phase de déconfinement réussie pour les véliplanchistes qui glissent sur la bonne vague. Dans l’attente de les voir reprendre le chemin des compétitions, elles profitent de leur liberté de naviguer pour s’entraîner, un parcours à suivre de près.

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