La boxe anglaise est aussi surnommée noble art. Le natif de Bangui (Centrafrique), Moreno Fendero en est son digne représentant. Le jeune athlète de 21 ans, espoir de la boxe française, est également profondément engagé auprès des jeunes.
La boxe par hasard
Petit, Moreno Fendero pratiquait la lutte. La boxe ne l’intéressait pas du tout, le repoussait même. Mais un jour, « on m’a proposé de faire un essai et j’y suis allé à contrecœur, j’ai finalement trouvé ça cool. » Voici comment, par hasard, a débuté l’histoire d’amour entre les rings et le sportif. « J’ai grandi à Besançon et je suis arrivé à Chartres en 2015, l’année de mes débuts dans la boxe ». Un apprentissage remarqué au sein de la Boxe Chartraine puisque dès 2016 il devient vice-champion de France, rejoint l’équipe de France et participe à ses premiers Championnats du monde avec, à la clé, une jolie 8ème place à 17 ans seulement.
Une progression constante : direction Tokyo ?
Une ascension rapide et remarquée chez les poids moyens ( – de 75 kilos). Une catégorie dans laquelle on retrouve Victor, le petit frère du champion olympique super-lourds Tony Yoka. En 2017, l’athlète termine à la 4ème place des Championnats d’Europe et s’incline de nouveau en finale des Championnats de France. L’année suivante, le jour de gloire est arrivé, tel une tornade, il rafle tout sur son passage et devient champion de France pour ses 18 ans. Enfin, il termine 8ème des mondiaux en 2019. Aujourd’hui, Moreno Fendero espère participer aux Jeux Olympiques de Tokyo. « Je suis dans le groupe de l’équipe de France en lice pour participer aux JO. Il me reste un peu moins d’un an pour me qualifier ! Cela passera par une belle performance au Tournoi de Qualification Olympique. J’espère y participer à Paris en mai prochain. C’est une chance pour moi de pouvoir boxer en France devant mon public ».
Travail et boxe : un difficile compromis
Moreno Fendero arpente les rings, distribuant crochets et offrant uppercuts à tous ses adversaires. Les frissons de l’entrée sur le ring, cette sensation incroyable entre concentration, transe et envie d’en découdre. Le travail paye, le jeune athlète usine à la salle, repousse sans cesse ses limites pour se donner toutes les chances de réussir. Mais aujourd’hui Moreno doit multiplier les tâches. « A côté, je suis conducteur de travaux. C’est difficile d’allier les deux. Je suis pourtant considéré comme sportif de très haut niveau. Le pôle France me laisse un peu de liberté pour que je puisse allier les deux. ». Une situation compliquée. Puisqu’entre les stages France et les combats, Moreno Fendero est souvent à l’étranger dans le but de parfaire son art. « A chaque fois que je suis parti combattre dans des pays étrangers, que je gagne ou que je perde, j’ai toujours été applaudi, acclamé, c’est une sensation incroyable. »
Un boxeur engagé auprès de la jeunesse
Moreno Fendero n’est pas qu’un simple boxeur. Dans la ville de Chartres, il tient une place à part. Un engagement sans faille. Une maturité exceptionnelle à 21 ans seulement. En soi, Le sportif est une force tranquille qui inspire, une sagesse rare. « Le sport m’a sauvé la vie. Sinon j’aurais passé mon temps à me battre, ça m’a canalisé, ça m’aide. Maintenant, je veux rendre ce que le sport m’a donné ». L’engagement de Moreno Fendero auprès de sa ville et de la jeunesse ne s’arrête pas là, en témoigne la médaille de la jeunesse, des sports et de l’engagement associatif qu’il a reçue en 2017, à l’orée de ses 18 ans. Il a participé à la création de l’une des plus grandes salles de boxe, 700 m², comprenant une salle de musculation et de crossfit : le BM Boxing BMB Chartres. « C’est super bien équipé, le matériel est au top. Il y a tout pour s’y sentir bien ». En 2019, Moreno Fendero a aussi collaboré à la création d’une compétition de boxe, Les Ceintures Mansa, mise en place par son coach, Abdellatif Boustane et Cheikh. Enfin, tous les ans, un ring de boxe est installé à la piscine de Chartres pour permettre aux jeunes de s’initier à ce sport.
La reprise de la compétition doit se tenir le 5 octobre, du côté de Barcelone, si la situation sanitaire ne se dégrade pas. « Le stress ? Non ! On est pressés de boxer. Les règles sanitaires nous laissent dans le flou, mais on doit rester prêts. » Moreno pourrait ensuite faire ses premiers crochets olympiques à Tokyo, à condition de réaliser une saison pleine. A long terme, il espère être présent aux Jeux Olympiques 2024 et remporter l’or à domicile. Mais l’athlète espère aussi travailler pour la fonction publique après sa carrière. Un désir et un besoin de toujours se sentir utile. Un exemple d’abnégation et d’humilité qu’on souhaite voir couronné de succès !