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En vue des Jeux Olympiques 2024, organisés à Paris, la ville de Marseille a été choisie en 2015, pour accueillir les épreuves de voile. Trois véliplanchistes conventionnés, Lucie Belbeoch, Lola Sorin et Fabien Pianazza se sont rendus sur place ces derniers jours, pour s’entrainer sur ce qui pourrait devenir leur terrain de jeu favoris à l’été 2024.

La cité phocéenne a remporté la bataille de la voile. Marseille accueillera les épreuves de voile des JO 2024. Une aubaine pour celle qui attend entre 500 000 et un million de spectateurs lors des courses de voile. Nos sportifs s’y sont rendus, quelques semaines après avoir fait leurs débuts sur le iQFoil, nouveau support olympique pour la planche à voile dès 2024. Ils témoignent de leurs ressentis, entre découverte et appréhension.

Marseille : découverte du plan d’eau des JO 2024

A Marseille, la semaine dernière, le temps n’était pas au beau fixe pour nos véliplanchistes, qui prennent leurs marques sur le plan d’eau des futurs Jeux Olympiques.

Fabien, déjà habitué à ce plan d’eau qu’il a pratiqué lors de stages et de championnats connaissait la météo capricieuse du Sud-Est, « il fallait être opportuniste sur les créneaux de vent! »

« Cette semaine, c’est la même période que pour les JO 2024. Et ça s’avère très compliqué, il fait très chaud, c’est énergivore, on a eu peu de créneaux, c’est tout ou rien avec le vent : soit trop, soit pas assez » explique Lucie. Des conditions qui effraye quelque peu Lola : « c’est un plan compliqué, les conditions météo que l’on a eu lors du stage étaient mauvaises, ça fait peur pour dans quatre ans, on se pose beaucoup de questions ».

Lucie Belbeoch, à Marseille, sur le IQFoil, nouveau support olympique pour 2024

Mais rien ne décourage nos véliplanchistes, « c’est un instant T, la météo change très vite, on ne peut pas prévoir à l’avance, on verra dans 4 ans » nous fait savoir Lucie. Pour s’adapter à la mer Méditerranéenne et aux défis qu’elle comporte, elle nous explique qu’elle va passer beaucoup de temps ici pour « prendre le clapot dans les pattes ».

Fabien, lui, est satisfait, la route sera longue mais l’avantage est considérable. « On a quand même pu bien prendre nos marques sur le plan d’eau des JO 2024, ce qui représente un superbe avantage par rapport aux concurrents étrangers. ».

Le passage au Foil, une adaptation plutôt réussie

Mais qu’est ce que le iFoil ? Un foil trouve sa principale définition en mécanique des fluides : « aile profilée qui se déplace dans l’eau et transmet une force de portance à son support ». Cette aile, fixée à la planche, permet de meilleures sensations sur l’eau et une glisse impeccable. Ce support a été préféré au RS:X, qui prendra sa retraite olympique au terme des JO de Tokyo, reportés à 2021.

« J’étais à fond dans la RS:X jusqu’au confinement. Je participais encore aux Championnats du monde en Australie, en février dernier, alors le changement doit se faire doucement, ça prendra un peu de temps » raconte Lucie qui a commencé réellement l’entrainement sur ce support à Quiberon, il y a tout juste trois semaines.

Lola a reçu son matériel début juillet, ce qui a inexorablement reporté l’entrainement. Lors d’un premier stage, elle se fait une entorse à la cheville, s’en suit des séances de kiné, avant de reprendre le chemin du rivage. Mais la jeune fille est ravie de ses entrainements, « il y a eu une belle progression, je suis très contente et j’ai du super matériel ».

Lola Sorin, sur le plan d’eau de Marseille, choisi pour les JO 2024

Pour nos véliplanchistes, la vraie difficulté c’est de reprendre à zéro, « on est les premiers à tester, il y a des choses qui vont marcher d’autres non, avec des revirements. En RS:X, on avait des techniques déjà ancrées, là il faut tester de nouvelles choses » explique Lola.

Malgré tout, la différence de niveau est importante selon Lucie, entre ceux qui ont reçu très tôt le matériel, d’autres plus tard, « nous sommes en retard sur l’Europe ». De gros blocs d’entrainements nationaux sont alors mis en place, pour permettre à tous de passer au Foil rapidement avant des échéances qui arrivent finalement très rapidement. Et nos sportifs progressent vite.

Retrouver des automatismes

Le nouveau support impose un travail supplémentaire : l’adaptation à une nouvelle méthode de navigation. Selon Lucie, « il y a finalement beaucoup de chose à reconstruire, ça prend du temps, on a des automatismes à déconstruire, de nouvelles choses à automatiser. Mais 15 jours de navigation m’ont suffit à progresser, je laisse passer l’hiver. Je vais garder mon jeu de régate, je l’ai acquis même s’il faut toujours progresser ».

Même chose pour Lola, « le support n’est pas si difficile que ça, mais on va vers l’inconnu. Il y a des positions similaires mais quand même beaucoup de différences. ».

Fabien déjà adepte du matériel « super et rapide à prendre en main » a de très bonnes sensations sur le IFoil. l’objectif désormais , c’est « de continuer à progresser pour atteindre l’objectif de paris 2024 ».

Lucie aime également ce changement, qui lui procure de novelles sensations et de nouveaux objectifs : « J’adore, ça me donne un nouveau challenge. Avant j’étais dans le Top 10 mondial, en équipe de France. Aujourd’hui, je dois m’adapter et prouver à nouveau que je suis au niveau. J’aime ça donc c’est cool, ça m’encourage à progresser. »

2024 en ligne de mire, mais d’autres compétitions dès 2020

D’ici 2024, le haut du classement mondial aura évolué, et nos sportifs surferont sur la vague du iFoil, encore tout nouveau pour eux. « D’ici un an ou deux, on verra comment bouge le classement mondial. Je suis a fond pour 2024 ! » s’exprime Lucie.

Dès le mois d’août, Lola et Fabien participeront aux Championnats d’Europe et du monde de iFoil, en Suisse. Ce sera l’occasion de mettre à l’œuvre leur progression et d’évaluer leur niveau face à la concurrence mondiale. « Je vais m’évaluer pour le mondial d’octobre, savoir ce qu’il me reste à travailler », nous raconte Lola qui se fixe d’autres objectifs.

Fabien lui n’a pas d’objectif particulier à court terme, principalement car il ne connait pas le niveau de ses concurrents mais peut-être qu’« un podium U21 est envisageable » nous avoue-t-il.

De son côté, Lucie ne se sent pas encore prête à régater et part donc en direction de Brest au pôle France en septembre, pour poursuivre son entrainement puis d’autres blocs suivront, entre octobre et novembre.

Prochaine étape cruciale pour nos sportifs : les Championnats du monde au Lac de Garde en Italie, en octobre prochain. C’est l’objectif de nos véliplanchistes qui comptent bien s’imposer sur la planète voile mondiale dans les Alpes italiennes.